Jonathan B. m'a envoyé un texte sur la mort de l'empire américain, voici mes commentaires:
La mort de l'Empire américain (En), un texte d'octobre 2007.
Je le publie quand même ici plus pour clore la grande question que cela suscitait chez moi que pour le texte (même si je le trouve bon). Je me souciais de la rigueur journalistique, de l'influence que la lecture de ce texte d'opinion/information aurait pour moi. Lorsque je lis Dubuc ou Foglia dans La Presse je sais qu'ils ont été relus, que derrière eux une équipe complète s'active, des relecteurs, un rédacteur en chef et qu'une histoire de rigueur supporte ce journal. Et j'ai appris à les connaître... comme des vieux chums. Sur l'internet qu'en est-il ? N'importe qui peut écrire n'importe quoi. Sur Mondialisation.ca, comment c'est organisé ???
Quelques trucs trouvés sur l'auteur : Tanya Cariina Hsu est chercheure en politique et analyste spécialisée dans les relations entre l’Arabie Saoudite et les États-Unis. Elle a contribué au récent témoignage écrit sur le Royaume d’Arabie Saoudite pour le Congressional Senate Judiciary Committee au nom de FOCA (Friends of Charities Association) lors des audiences sur la colline du Capitole à Washington, D.C. Son analyse a été publiée et acclamée par la critique à travers les États-Unis, l’Europe et le Moyen-Orient.
Elle a été la première à briser le silence à propos de l’influence israélienne sur le processus décisionnel de la politique étrangère américaine, lors du symposium « A Clean Break », qui se tenait à Washington, D.C., à la colline du Capitole en 2004. À l’époque directrice du développement et analyste à la recherche senior de l’Institut de recherche sur la politique au Moyen-Orient (IRmep), Mme Hsu demeure un membre international de l’Institut.
Née à Londres, elle est déménagée en 2005 à Riyad, en Arabie Saoudite, et écrit en ce moment un livre sur la politique américaine en Arabie Saoudite. Je n'en sais pas plus.
Je me suis posé quelques questions lors de la lecture de l'article, voici quelques pistes de réponses afin de vous sauver du temps. C'est toujours dans l'esprit de ma mise en contexte:
- Ses sources ? Mais est-ce que Dubuc et Foglia publient les leurs ? Cependant, étant donné la crédibilité à gagner à mes yeux, j'aurais aimé en avoir.
- Le rôle "mesquin" de "J.P. Morgan" n'est pas mentionné aussi clairement dans les sources que j'ai pu consulter. En la lisant, nous avons l'impression que c'est un Madoff du début du siècle. D'où tient-elle cela ?
Wiki : "J.P. Morgan"
Wiki : "Panique de 1907"
Wiki : Réserve Fédérale ici, dans le 1er paragraphe de "The Federal Reserve Act" on y parle de réserves face à l'influence de J.P.Morgan.
- Fannie Mae, Freddy Mac, deux sociétés américaines du type "SCHL". Je ne connaissais pas l'ampleur de leur rôle.
Wiki : Fannie Mae
Et son "compétiteur" pour assurer plus de stabilité
Wiki : Freddy Mac
- C'est là que j'ai regardé le plafond et que je me suis dis "wo! là !" c'est de la propagande sa patente !!!! Alors je fouine sur Wiki pour avoir une meilleure idée sur le système banquaire Islamique En fait c'est un système banquaire régit par la Charia. Un bref extrait:"Islamic banking is restricted to Islamically acceptable deals, which exclude those involving alcohol, pork, gambling, etc. Thus ethical investing is the only acceptable form of investment, and moral purchasing is encouraged. In theory, Islamic banking is an example of full-reserve banking, with banks achieving a 100% reserve ratio.[11] However, in practice, this is not the case, and no examples of 100 per cent reserve banking are observed.[12]
Islamic banks have grown recently in the Muslim world but are a very small share of the global banking system"
Les grandes lignes sont bonnes, elle condamne les excès de l'endettement et de la croissance infinie des marchés. Mais je trouve que pour le faire, elle affirme des choses qui font sortir de route le lecteur. Nous en arrivons à nous demander, avec raison, où est-elle allé piger tout ça ? Essaie-t-elle de m'enmener en bateau dans de l'anti-américanisme ne sachant pas faire la part des choses ?
Globalement je trouve qu'elle a de la difficulté à doser ses commentaires. Elle en perd de la crédibilité. Sinon c'est très bon et probablement qu'un jour je pourrai la lire sans me questionner sur la qualité de la recherche ou la tentative de lavage de cerveau à mon égard.
... Je commence à croire qu'il faudra la lire plus souvent ;-) C'est l'fun les sorties de route, ça suscite des questions, des "chocs cognitifs". Et au fait, c'est beaucoup de travail écrire avec rigueur, je viens d'en faire l'exercice et ce n'est que des commentaires sur un texte.
Elle a aussi écrit ce texte que je trouve très bon ! Très actuel même s'il date du 4 août 2006 : Israël-Hamas
Saturday, January 10, 2009
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
Tout d’abord, cartes sur table : l’économie est à des années lumières de mon champ d’expertise… je ne prétends donc pas comprendre tous les rouages économiques évoqués dans l’article de Mme Hsu, mais suffisamment pour émettre une opinion sur les points que tu as soulevés.
ReplyDeleteJe me dois d’être en accord lorsqu’elle stipule que « l’ampleur de l’effondrement financier est due au fait que tout est basé sur du vide »
J’irais même jusqu’à pousser la logique en disant que le « rêve américain » est en fait basé sur du vide lorsqu’appliqué à l’exemple des moins nantis qui tente de suivre la cadence de notre société de consommation. Le système économique n’a cessé toutes ces années de renvoyer une image léchée et attrayante de l’accessibilité aux richesses dites « standards ». Comment ont-ils faits pour croire à une telle utopie, dirons-nous du haut de notre trône plutôt aisé. Tant de gens y ont cru pourtant.
Maintenant pour les banques islamistes prônant les vertus du droit chemin économique : non merci pour moi également. Par contre, attention ! Qui sait si nos voisins du Sud n’en arriveront pas à ce point avec la montée de la droite religieuse. La présence des idées religieuses au sein de la politique et de l’économie du monde arabe n’est pas si différente de celles qui affligent le gouvernement américain et par conséquent ses grandes pointures économiques. Un documentaire diffusé à Zone Doc vendredi dernier, « Jésus en politique : Élections américaines 2008 » m’a révélé une image abasourdissante de la montée de la droite religieuse au sein de l’institution gouvernementale américaine. J’avais bien sûr lu sur le sujet comme vous tous, mais de se le faire mettre en pleine face dans un documentaire rigoureusement tourné, ça m’a fait l’effet d’une douche d’eau froide. Et c’est à ce moment que j’ai fait la réflexion que les américains d’extrême droite n’étaient en aucuns points différents des islamistes extrémistes, du moins idéologiquement parlant… Pour le reste, ce pourrait être un tout autre débat.
Mais puisque que c’est le pourquoi et le comment des choses m’intéressent avant tout, le rôle de premier plan qu’elle réserve à J.P. Morgan quant aux origines de ce « mal » économique est ce qui m’a le plus préoccupée. J’ai eu beau chercher (y compris à l’extérieur de Wiki ;o), rares sont les sources qui dépeignent le personnage de manière aussi péjorative et draconienne. Je suis tombée sur un extrait d’une biographie écrite sur J.P. Morgan en 1999 et même l’auteur qui a sans doute fouillé toutes les sources possibles et inimaginables à son sujet, n’arrive pas à un constat aussi arbitraire. Certes, il s’agissait d’un personnage complexe et assez inhabituel pour son époque, mais la clé réside dans le fait que c’est ce qu’il représentait qui créa tant de controverses. Extrait issus des événements de 1907 :
« For a moment in 1907, he was a national hero. Crowds cheered as he made his way down Wall Street, and world political leaders saluted his statesmanship with awe. The next moment however, “the exercise of that much power by one private citizen horrified a nation of democrats and revived America’s longstanding distrust of concentrated wealth. Morgan’s critics charged that he had made huge profits on the rescue operation – even that he had engineered the crisis in order to scoop up assets at fire-sales prices. The 1907 panic convinced the country that its financial welfare could no longer be left in private hands. It led to the setting up of a National Monetary Commission, to the “money trust” investigation, and eventually to the founding of the Federal Reserve. »
Chacun croit détenir la vérité. En fait je crois plutôt que chacun détient une partie de la vérité. Rien n’est jamais noir ou blanc, mais comme l’origine du « mal » remonte à plus d’un siècle, difficile d’aller vérifier plus précisément les sources et leur fondement.
Merci Seb de nous avoir poussé à la réflexion en ce dimanche soir où j’avais en même temps un potage mesclun sur le four, quelques brassées de lavage à terminer et un rapport à remettre à ma boss demain matin ;o)