Blogue de Sophie Cousineau
Publié le Mardi 2 Septembre 2008 à 11h03
Cachez ce sac de plastique que je ne saurais voir
Sophie Cousineau, LaPresseAffaires
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À compter d’aujourd’hui, la Société des alcools du Québec (SAQ) fera payer ses sacs jetables aux consommateurs. Cinq cents pour le sac en papier, 10 cents pour le sac de plastique et 15 cents pour les grands sacs de plastique qui peuvent contenir quatre bouteilles.
Il s’agit en fait d’une période de transition, puisqu’en janvier, la SAQ cessera carrément d’offrir de tels sacs.
La SAQ se joint ainsi aux détaillants qui, au lieu de récompenser les comportements vertueux, «pénalisent» ceux qui n’apportent pas leurs propres sacs. La somme réclamée pour un sac est symbolique, d’autant que les bouteilles se vendent à des prix beaucoup plus alcoolisés. Mais c’est ce que les économistes appellent un signal de prix. À partir du moment où un objet a un coût, les gens y font généralement plus attention.
Personne ne s’élèvera contre cette mesure verte et vertueuse, surtout que la SAQ versera l’argent recueilli à un organisme spécialisé dans le développement durable. Mais j’espère que les caissiers et les caissières de la SAQ n’en profiteront pas pour faire la leçon à leurs clients, comme cela se voit trop dans de nombreux commerces à Montréal.
Vous voyez de quoi je parle ? Parfois, j’oublie mes sacs de toile cirée. J’arrive à la caisse avec mon panier rempli et je me rends compte que les sacs se trouvent sur la banquette arrière de la voiture.
Pis, il m’arrive de vouloir des sacs lorsque je n’en ai plus – un crime inavouable. Je réutilise tous les sacs d’épicerie sans exception pour la poubelle, ce qui m’évite d’acheter des sacs verts. De toute façon, les poubelles ont diminué de moitié en volume depuis que la famille composte.
(Et, soit dit en passant, un sac de plastique est moins dommageable pour l’environnement que les restes des fruits du petit déjeuner. Entassés sans air dans les dépotoirs, les résidus organiques se transforment en lixiviat, qui contamine les plans d’eau, en biogaz, qui réchauffe la planète, et en nourriture pour les rats. Ne me croyez pas, prenez mon collègue à l’environnement, François Cardinal, au mot.)
Mais ces efforts ne valent rien aux yeux des pourfendeurs du sac de plastique qui me regardent à la caisse comme si je fumais un paquet de cigarettes dans ma voiture, toutes vitres montées, avec les deux enfants assis sur la banquette arrière…
En simple, je me passerais bien de ce fameux regard à la caisse. Celui là, vous savez pertinemment bien lequel.
Tuesday, September 02, 2008
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